Le Dodo de Léon

Léon était un petit garçon de cinq ans, plein d’énergie. Mais si courir, sauter et jouer toute la journée ne le dérangeait pas du tout, aller au lit, c'était une toute autre histoire. Chaque soir, quand sa maman disait : « Léon, il est l’heure de se coucher ! », il trouvait une nouvelle excuse.

— Je n’ai pas sommeil ! protestait-il avec insistance.

Ce soir-là, sa maman sourit et lui tendit la main.

— Viens, Léon. J’ai une surprise dans ta chambre.

Curieux, Léon la suivit. Lorsqu’il entra, il remarqua immédiatement une nouvelle veilleuse posée près de son lit. Elle avait la forme d’une lune ronde et douce, avec un visage souriant.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il, intrigué.

— C’est une veilleuse magique, expliqua sa maman. Regarde ce qu’elle peut faire.

Elle éteignit la grande lumière, puis alluma la veilleuse. Tout à coup, la chambre de Léon fut remplie de petites étoiles dansantes projetées sur les murs et le plafond. Certaines étaient jaunes, d’autres bleues ou argentées, et elles scintillaient doucement comme si elles chuchotaient des secrets.

— Wouah ! s’émerveilla Léon.

Mais ce n’était pas tout. Les étoiles commencèrent à émettre une douce mélodie, semblable à une berceuse. Puis, une étoile plus brillante que les autres se détacha du plafond et projeta une image lumineuse au-dessus de son lit.

— Que se passe-t-il ? demanda Léon, les yeux écarquillés.

L’image montrait un petit lapin blanc, blotti dans son terrier. L’étoile chanta doucement :

— Voici Lapinou, qui se met au chaud,

Sous la couverture de feuilles et de roseaux.

Dans l’image, le lapin bâilla, se roula en boule et ferma les yeux. Léon sourit.

— Moi aussi, je pourrais me blottir comme lui ! murmura-t-il.

Mais avant qu’il ne bouge, une autre étoile se mit à scintiller et projeta une nouvelle image. Cette fois, c'était un hibou, perché sur une branche d’arbre dans la nuit.

— Et celui-ci, que fait-il ? demanda Léon.

L’étoile chanta :

— Voici Monsieur Hibou, qui brosse ses plumes,

Avant de dormir sous la lune.

Dans l’image, le hibou frottait ses ailes et clignait des yeux avant de fermer doucement ses paupières.

— C’est drôle, les hiboux dorment aussi ? s’étonna Léon.

Les étoiles continuèrent leur spectacle enchanteur. Une troisième étoile montra une maman renard qui bordait ses petits dans le creux d’un tronc d’arbre. Une quatrième montra une famille d’écureuils serrés les uns contre les autres, dans leur nid au sommet d’un grand pin.

À chaque image, Léon écoutait attentivement les chansons douces des étoiles. Il s’imaginait être un petit lapin, un hibou ou même un écureuil, se préparant à dormir. Petit à petit, il sentit ses paupières devenir lourdes.

— Maman, murmura-t-il, pourquoi tous les animaux dorment ?

Sa maman sourit et borda doucement sa couverture.

— Parce que, comme toi, ils ont besoin de repos pour être en forme demain.

Léon regarda les étoiles qui dansaient encore au plafond. Il se sentait de plus en plus calme en les contemplant.

— Est-ce que je peux compter les étoiles avant de dormir ? demanda-t-il.

— Bien sûr, mon chéri, répondit sa maman.

Léon pointa du doigt les étoiles une par une, mais il n’arriva pas à toutes les compter. Avant d’avoir fini, il s’endormit paisiblement, la veilleuse baignant sa chambre d’une douce lumière.

Ce soir-là, pour la première fois, Léon s’endormit sans rechigner. Et depuis, chaque nuit, il attendait avec impatience les histoires des étoiles et leurs berceuses enchantées.

FIN

À bientôt pour de nouvelles histoires !